Rescapés de la misère

Grégoire secoue sa pelisse blanchie de neige, il cogne à la porte et
comme d’habitude pas de réponse. La palière n’est pas verrouillée.
Habitué des lieux il pénètre dans le corridor jusqu’à la cuisine éclairée
d’une loupiote suspendue au milieu de la table.

Grégoire pose son pardessus et son sac sur le banc, il tâte le fourneau
qui est froid, caresse le chat miaulant devant son assiette vide.
La porte de la chambre est entrouverte, il la repousse, allume l’interrupteur
et voit Hyppolite dans son lit, le torse partiellement débraillé
avec la tête renversée en arrière de son oreiller.

Son bras pend sur le côté du lit, Grégoire approche, lui touche la
main froide et presque raide. Il lui passe un doigt sur les paupières
qui refusent de se refermer. Inutile de présenter la flamme ou le miroir
sur la bouche.

Eh oui Hyppolite est mort et le chat continue de miauler.